"De Pierre Lods à Docta : Médina, la cité muse"
Viyé Diba
(Né en 1954)
Viyé Diba est né le 31 décembre 1954 à Karantaba en Casamance.
Il a été formé à l'école nationale des arts de Dakar avant de poursuivre ses recherches en environnement à l'école pilote internationale d'art et de recherche de la villa Arson à Nice et à l'université de Nice où il a préparé un troisième cyclede géographie urbaine sur le thème "salubrité et esthétique urbaine", une étude comparative de Dakar et Nice.
Actuellement, il travaille comme professeur d'arts plastiques à l'école nationale des Beaux-arts de Dakar. Depuis 1989, il est président de l'association nationale des artistes plasticiens du Sénégal (ANAPS) et membre de la commission scientifiquede la Biennale de Dakar.
Depuis 1985, il a pris part à de nombreuses expositions nationales et internationales dont les salons nationaux et les Biennales de Dakar, "Environnement témoin culturel" une exposition individuelle majeure à la galerie nationale de Dakar en 1990. A l'étranger, il a participé à plusieurs manifestations d'envergure telles la Biennale d'Abidjan en 1993, les Biennales de Johannesburg en 1995 et 1997, une exposition internationale autour de l'installation de containers à Copenhague en 1996, un duo avec Mustapha Dime aucentre d'art contemporainde Bruxelles en 1997, ect... Il a reçu le premier prix Léopold Sédar Senghorde la Biennale de Dakar, édition de 1998.
Sa peinture est en orbite autour de valeurs fondamentales. Abstraite, élaborée, seoeuvres ont pour nom matière, pesanteur et verticalité.
Elle est une danse africaine, musicale et physique. Au delà du simple répétitif, une dynamique détruit l'attitude statutaire, ou plutôt la transpose, puisqu'à tout moment équilibre et verticalité sont respectés. Ses œuvres ne passent pas inaperçues. Outre leurs dimensions imposantes, leurs positions au ras du sol, reflète cette manière qu'il a de tout ramener à la terre; ne serait-ce que dans la façon de peindre, accroupi, cassé en deux. Le relief spatial rend compte des complicités, de l'articulation entre matériaux. Un objet de gravité apparaît parfois, souvent bas, ou haut, amis de toute façon attiré vers l'extérieur.
Des poches de matières, tissus, cordages ou grillages, parsèment ses recherches, son combat, donnnant à son style le qualificatif d'art kangourou : hommage aux solidarité, générosité, complicité, affinité, proximité entre les matériaux.
Ces choix sont élégants, minutieux : acryliques toujours mariées à des substances végétales, forte corrélation entre l'état des couleurs et des matières, utilisation du bois, méticuleusement détérioré, accélérateur de rythme. La signature n'est pas systématique. Elle se trouve souvent au verso, pour ne pas fausser le contrat avec l'art. Ses silhouettes sont une identification plus fiable. Elles peuplent, animent ou attirent l'attention.
Autre sensation diffuse : celle de débordement. Les toiles emballent le bois invisible. Comme si le tableau avait l'intention de s'accaparer l'espace au-delà des bords, accroissant encore l'impression de vide alentour. Le support toile perd sa neutralité. Il participe à l'information globale du travail. C'est un ensemble de bandes de Rabbal, linceul mortuaire tissé traditionnellement, cousues de façon imparfaite par des tailleurs du quartier. Une recette du peindre pour faire entrer le populaire dans la danse, pour donner à la maladresse une dimension plastique.