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   Moussa Traoré

 (Né le 18/10/1961)

Moussa Traoré est né le 8 octobre 1961 au cœur de la Médina de Dakar. Il est issu d’une famille qui compte d’illustres artistes comme les sculpteurs AlyTraoré, Babacar Sadikh Traoré ou encore l’écrivain Mouhamadou Traoré Diop.

Cet environnement fertile au cœur des dynamiques artistiques et culturelles de la capitale Dakaroise favorisera sa formation de peintre et ensuite de sculpteur.

Après ses débuts en peinture, Moussa Traoré se tourne vers la sculpture, plus particulièrement les techniques de soudures et d’alliages de métaux. Moussa intègre divers rebuts en métal dans ses compositions, d’où le terme de «recyclart» qui lui est souvent attribué.

Il obtient, en1989, le diplôme d’or décerné par le Comité Régional de la Semaine de la Jeunesse et de la Culture de Dakar, et devient membre de l’Association des Artistes Plasticiens du Sénégal, puis membre de l’Association Internationale des Artistes auprès de l’UNESCO.

Il a participé à de nombreuses manifestations théâtrales en Italie en tant que scénographe, il a conçu plusieurs ateliers d’animation de recyclage pour enfants et a également contribué au projet « Trace ta route de Melun à Dakar » pour la formation de jeunes en difficulté d’intégration.

Moussa Traoré a été à l’initiative en 1996 de la création de la structure culturelle « Espace Médina », au sein de sa maison familiale dans la Médina de Dakar. Le Collectif d’artistes Espace Médina était alors composé des artistes Sayo Camara, Aladji Koné, Khassim Mbaye et Moussa Traoré. La riche tradition artistique de la maison est aujourd’hui perpétuée par les neveux de Moussa Traoré : les créateurs Cheikha Siggil et Bababacar Traoré Doli.

Les œuvres de Moussa Traoré sont présentes dans de prestigieuses collections comme celle d’Eiffage, de Monsieur Mourtalla Diop, et de Monsieur et Madame Abdou Diouf. Moussa Traoré partage ses activités entre l’Italie, le Japon et le Sénégal et il a à son actif plus d’une cinquantaine d’expositions internationales.

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Moussa Traoré est un artiste sénégalais, environnementaliste qui vit et travaille à la Médina, un quartier populaire et dynamique de Dakar.

Artiste autodidacte, il a commencé à exercer son art en 1985. Il s'intéresse aux déchets urbains, en particulier aux métaux. Il a été appelé « chirurgien métal » car il est capable de donner une seconde vie à des objets récupérés dans les décharges. Il les transforme grâce à son imagination et à l'utilisation habile de ses outils en sculptures qui rappelle à certains moments des dieux, à d’autres des masques africains, des animaux ou des personnages surréalistes et poétiques.

A Dakar, il a fondé un atelier, l'Espace Medina, qui est un lieu de réunion pour les jeunes artistes du monde entier. Ils peuvent s'y exprimer librement et collaborer ensemble à travers des ateliers et d'autres projets.

Sa passion pour l'art du recyclage l'a amené à travailler dans différentes régions du monde pour atteindre aujourd'hui une renommée internationale. Il est reconnu comme une figure majeure de la scène artistique contemporaine sénégalaise.

Depuis 2003, il travaille en Italie où il organise des ateliers, des cours, des expositions, des workshops en collaboration avec diverses institutions : villes, organismes publics et associations pour sensibiliser les jeunes à « l’importance du recyclage et tenter de les tenir à l’écart ou les alerter sur la société de consommation. »

La démarche de Moussa Traoré en faveur du développement durable, initiée bien avant que les politiques s’y intéressent, font de lui un précurseur dans ce mouvement. Sa promotion de la culture du recyclage a été soutenue par plusieurs villes italiennes comme celles de Rimini, Milan ou Bologne qui l’ont invité régulièrement non seulement à exposer son travail, mais aussi à animer des ateliers de sensibilisation et de valorisation des déchets avec des jeunes et des enfants.

Moussa Traoré parvient dans son travail à fondre la sensibilité moderne dans les racines profondes de la tradition africaine, il a exposé dans plusieurs pays d’Europe et en Afrique.

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Quelques dates :

2005

  • Festival « fenêtre sur le monde », Prato, Italie

  • Exposition personnelle, théâtre Métastasio, Prato

  • Exposition personnelle, théâtre Contre Luccee, Prato

  • Exposition personnelle, mostradi sculture, consorzio Alta Valdera

  • Exposition collective « Dakar -Palerme », organisée par la Fondation Orestia di Sicilia - Spazio Deep / Italie

 

2006

  • Atelier performance Organisée par la Fondation Dar Bacham -Tunis / Tunisie

  • Atelier performance - Spazio Allestito dai Verdi a Cesena in Piazzia Almerici / Italie

  • Atelier performance - PiazziaSaffi-Forli / Italie ; Rimini / Italie - Bologne / Italie

  • Workshop - SpazioEspositivoilLaboratoriodell Imperfetto - Gambettola / Italie

  • Exposition collective - Biennale Off Dak’Art 2006 - AGF - Dakar / Sénégal

  • Exposition collective - Galerie Manége - Institut Français de Dakar / Sénégal

  • Exposition collective - Galerie D’ARTE 18 - Bologna / Italie

  • Exposition personnelle - Centro Culturale Federico Fellini - Gambettola / Italie

  • Exposition personnelle - Consorzio Alta Valdera Viade Chirico11 - Peccioli / Italie

 

2007

  • Exposition personnelle sculpture - Roma Via Mercenate,35

  • Exposition personnelle Gibellina, peinture sculpture

  • Exposition collective - Fougerolles - Dakar / Sénégal

 

2008

  • Ceramic, Almadies - Dakar / Sénégal

  • Festival Human Right Night - Bologna / Italie

  • Exposition personnelle, Recycl-art, Fabbricadel Vapore - Milano / Italie

  • Dak’art, Biennale des arts de Dakar / Sénégal

 

2009

  • Exposition duo à Valan / Italie, atelier de performance et de recyclage

  • Exposition collective avec des jeunes étudiants au musée Peccià - Prato / Italie

 

2010

  • Musée Pigorini - Rome / Italie

  • Biennale de Dak’art off / Sénégal

  • Exposition Musée Pigorini Rome / Italie du 14 octobre 2010 au 9 janvier 2011

  • Festival des Arts nègres Céramiques des Almadies - Décembre 2010

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Texte de l’artiste Obeye FALL sur la démarche de Moussa Traoré

Le mouvement, le rythme et la matière dans les sculptures de Moussa Traoré.

Ce sculpteur né dans une famille d’artistes baigne donc viscéralement dans l'humus de la création artistique et procède sans cesse à repentir des objets manufacturés pour les ennoblir dans son univers sculptural !

Précurseur de sa propre démarche, ses sculptures deviennent accents, signes, mouvements et rythmes dans l'espace. Il choisit des objets usuels pour les ancrer dans son univers en les dépouillant de leurs factures industrielles. Ainsi, ils se déploient en des figures polymorphiques ouzoomorphiques, le dialogue ou le rite de la transmission repensée entre l'homme et l'animal.

Les sculptures de Moussa Traoré sont prises dans un accent polysémique et dans une économie plastique autonome, voire dans des figures métalliques à la découpe personnifiée, étirées sur leurs tiges avec des poussées volumétriques immersives, les dénotant dans l'espace à la rencontre de leur vide austère...

La plasticité de matériaux insolites, les factures hétéroclites issues de la récupération sont soigneusement et intuitivement sélectionnées par Moussa. En effet, d'une théière, il détourne sa facture en lui attribuant une forme animale ou humaine ; d'une chaîne de vélo, il ajuste subtilement la posture de ses figures et avec des jantes de vélo, il sustente le volume principal, pour ficher, conter, conjuguer et défiler au-dessus, la narration de la scène de ses figures.

Moussa Traoré dispose l'équilibre de son espace et maîtrise son accent plastique. Ses figures occupent l'espace et l'espace les occupe. Autant le vide dégage leur plein que le plein remplit leur vide. Il soustrait et remplit leur volume sous un accent squelettique en les ajustant sous l'amorçage de la brasure ou des flux résiduels de la soudure brute, fruste, les soulignant.

Il porte à son actif plusieurs expositions individuelles et collectives. Mais celle-ci est la marque d'une étape et une série, dont le passage révèle comment Moussa Traoré apprivoise la plasticité du métal et les aspects obéissants de la tôle. Cette tôle dont les formes volumétriques sont repoussées, découpées, décomposées et sur lesquelles sont disposés, scarifiés, ornés, tatoués et percés les motifs de brasure aux accents plastiques presque scripturaires. En effet, toute cette génétique plastique, relève d'un geste naturel et spontanément affranchi, investissant parfaitement et d'une manière topique son univers sculptural.

S'il est légitime de considérer que l’œuvre d'art est un moyen d'expression émotionnelle, sur lequel l'on peut élever ou bouleverser la sensibilité, susciter ou agiter les émotions pour une cause esthétique. Donc, le travail de Moussa Traoré nous y convie dans sa forme. D'où, son processus plastique se déroge du beau et du laid pour susciter l'ambivalence d'un sentiment esthétique envoûtant que témoigne notre attitude oscillante entre le zoomorphisme et le polymorphisme de ses sculptures.

Moussa Traoré nourrit sans cesse notre visible à la découverte de nouvelles formes, dont il est le seul capable de calibrer dans la constitution topique de notre système visuel. Avec lui, attendons-nous visuellement à la découverte de nouvelles formes ajoutées dans la réalité.

Obeye FALL - Castres avril 2017

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