"De Pierre Lods à Docta : Médina, la cité muse"
Obeye Fall
(Né en 1962)
Obeye FALL est né en 1962 dans la ville de Saint-Louis du Sénégal.
Il a suivi sa formation à l’INAS (Institut National des Arts du Sénégal) de 1978 à 1979, avant d’intégrer l’École Nationale des Beaux-Arts du Sénégal, de 1984 à 1987.
Obeye Fall a débuté sa formation en intégrant en 1978 la section sculpture de l'Institut National des Arts du Sénégal comme auditeur libre,sous la direction d'André Seck professeur de sculpture. Quelques années plu tard, par l’intermédiaire du poète Amadou Lamine SALL, il rencontre le président Léopold Sédar Senghor qui le recommandeà Pierre Lods qui lui ouvre son atelier de recherche en arts plastiques. Il fait ainsi son entrée aux Beaux-Arts de DAKAR en 1984 et y reste trois années .
Il décide ensuite de s’éloigner du milieu académique afin d’acquérir une expérience au sein d’ateliers d’art .Il juge alors sa confrontation avec les cercles extérieurs plus enrichissantes et moins contraignantes que celles des Beaux-Arts.
Sous la direction de Gérard Chenet écrivain, dramaturge et homme de culture haïtien, il s’initie au théâtre pauvre d'expressions mimiques de Jerzy Grotowsky, metteur en scène polonais et théoricien du théâtre contemporain. Il suit les enseignements du dramaturge haïtien de 1987 à 1991. Il séjourne durant cette période à l’Espace Culturel Sobo-Badé de Gérard Chenet, au large de la ville de Rufisque.
Dans ses recherches en peinture et en sculpture, Obeye est influencé par l'expressionnisme abstrait, notamment le Colorfield painting et l'utilisation plastique et fruste des matériaux dans la statuaire africaine. Il arrive, avec la synthèse de ces deux univers opposés,à épurer radicalement son espace pictural dans une unité chromatique, afin de résorber tout signe, ligne ou trait suscitant la localisation d'une forme figurative dans son espace. À la place des signes, il privilégie la qualité plastique et fruste des matériaux fichés dans la statuaire africaine, en les dénuant de leur sens et sans tenir compte de leur spécificité symbolique, il les inclut dans son espace, afin de créer un univers plastique poussé à manifester l'inconscient dans son système esthétique.
Obeye Fall comme nombre d’artistes plasticiens africains inscrit ses recherches dans une démarche universelle afin d’éviter toutes formes de classification: " Je suis un artiste africain qui fais de l'art, mais pas un artiste qui fais de l'art africain" (Dixit Obeye Fall).
Son empreinte picturale s'ouvre sur une saillie de craquelures, consignant la tension et la transformation de la matière plastique sous l'effet du temps, voire même désintégrant et affranchissant la toile du mur : cette expérience a fait l'objet de deux éditions artistiques intitulées "Reliques Temporelles 1" et "Reliques Temporelles 2" à Castres (France). Le questionnement sur la temporalité est prégnant dans ses œuvres.
En consacrant sa démarche artistique à s'interroger sur l'hybridation des cultures, le bouleversement des sociétés, l'abolition de la distance et la proximité entre des peuples par les nouvelles technologies, il s'affranchit des pratiques esthétiques conservatrices en remettant en cause les cultures et leurs particularismes. Donc pour lui, l'art ne s'adresse pas à la culture, il s'adresse à l'humanité, à l'homme. Selon Obeye Fall la place de l'artiste n’est pas dans l’appareil d’état, elle est sans cesse dévolue à accuser la négation et l’affirmation des systèmes.
Obeye Fall a à son actif plusieurs expositions personnelles et collectives en Europe, au Moyen Orient et sur le continent africain. En décembre 1999, il est invité à participer au workshop international du Burkina Faso, dans le cadre de la panafricaine du cinéma : Le Fespaco. Il a été sélectionné au Workshop Art-Bridge en 2000 à Vienne en Autriche. En 2012,Il a présenté à la Galerie de l’Hôtel de Ville de Castres son exposition : « Reliques Temporelles 1 », puis en 2014 à la Galerie « Parenthèses »de la même ville « Reliques Temporelles 2 ». Ses œuvres ont été exposées aux Ateliers du Vau en Anjou, à l’Espace Boris Vian de Montluçon, ou encore à Avignon et sont présentes dans la collection du Musée BORIBANA à Dakar au Sénégal.
Obeye Fall a été sélectionné en 2013 pour l’African Festival Katana qui s’est tenu à Doha au Quatar.
Il vit et travaille à CASTRES, dans le Sud de la France.